lundi, décembre 11, 2006

Stade Français / Sale

Dimanche 10/12 une forte concentration de 16 copains s'est dirigée vers le parc des princes pour assister au match de coupe d'Europe entre le Stade Français et Sales.

Nous sommes de fervents supporters du Stade Français pour la plupart, spectateurs assidus de Jean Bouin et du Stade de France ou ce bon Max Guazzini a le bon goût de faire dire la messe de temps en temps par sa bande de costauds, tout de rose vêtus et montrant leur cul plus souvent qu'à leur tour!

Pas de fesses ce dimanche, mais 4 essais du Stade contre 1 de Sale et un gros match où le Stade ne s'est réellement mis à l'abri qu'à la dernière minute du temps réglementaire par un essai marqué dans les règles de l'art! Enfin une équipe qui fait de Paris la capitale de quelque chose en France...

Quelques photos :



vendredi, décembre 08, 2006

Les Bienveillantes

Jonathan Littell m'a laissé sur le cul. Je ne connnais pas grand chose de l'auteur de "Les Bienveillantes" et d'ailleurs, comme je l'ai lu récemment, "s'interesser à son auteur parcequ'on aime un livre, c'est comme s'interesser aux canards parcequ'on aime le foie gras".
Ce canard là a en tout cas réussi à se projeter avec une grande connaissance historique et un grand talent dans la peau du narrateur qui est un tel monstre, que je me suis aperçu en le lisant qu'il reste quelques fibres à mon hymen d'innocence morale, c'est heureux!

Sous une fragilité apparente, Maximilien Aue est un être profondément égoiste et immoral qui ne s'assume pas en voulant faire passer son manque écoeurant de discernement pour un lieu commun de l'humanité.

Peut-on vivre et laisser vivre sans être torturé par le manque de ce que l'on a pas? Doit-on laisser les désirs et le sexe trouble de l'enfance prendre le pas sur l'âge adulte avec une telle importance dans sa vie que seuls les excès dans l'abstinence, la perversion ou le meurtre donnent satisfaction?

National Socialiste convaincu en dépit de son romantisme, Max a malgré tout quelques qualités: soucieux des autres en général, dévoué à sa patrie, travailleur infatiguable, voilà pour l'essentiel. Mais l'influence des gènes de son père n'était-elle pas à l'oeuvre bien avant qu'une balle ne traverse son cerveau et son esprit, le laissant vivant et presque intact certes, mais emportant le peu de mesure qu'il lui restait?

Un pareil être humain lâché dans une Europe en guerre de l'Atlantique à l'Oural ne pouvait que semer des dégâts irréparables, surtout sur ceux qui lui ont attaché de l'importance, se sont pris de pitié, d'amour fraternel ou de passion pour ce petit oiseau tombé du nid, devenu homosexuel par passion amoureuse perverse pour sa soeur jumelle, idolâtrant un père aussi égoïste et brutal que lui à certaines occasions et haissant sa mère pour ne pas s'être soumise. Tous ceux là l'ont payé fort cher... comme il doit être terrible d'avoir un fils, un ami, un amant pareil!

J'ai apprécié de relire la guerre dans toute sa vérité, ces allemands qui se battent pour accaparer à leur seul profit ce qu'ils considèrent comme leur espace vital, écrasent les juifs, les polonais, les malades mentaux, les tziganes et une liste de "sous-hommes" qui ne cesse de s'allonger dans un délire racial et social qui seraît drôle -on se surprend à sourire à l'énoncé de certaine théories- s'il n'était aussi mortel, des hommes cultivés, intelligents, s'estimant supérieurs et raffinés et qui se laissent, se regardent même les uns et les autres sombrer dans une inhumanité totale, mais inévitable en pratique lorsqu'on décide de modifier le résultat de l'évolution de l'espèce humaine par le fer, le feu... et le gaz.

La volonté n'est que rarement étrangère au sort : en adoptant le National Socialisme l'Allemagne avait décidé d'avoir les yeux plus gros que le ventre et a pris le risque du jugement que l'histoire réserve aux vaincus; en refusant de grandir Maximilien Aue s'est condamné à devenir un monstre. Ce sont ces deux récits intimement liés que vous trouverez dans "Les Bienveillantes" - ces Furies de la mythologie Grecque dont on craint de prononcer le nom - avec une précision suffisante pour vous permettre de mesurer la complexité d'une vie d'homme plongée dans une période qui reste la plus incroyable de l'histoire récente.