mercredi, octobre 31, 2007

TIF, This Is France

Mon ami Frédéric, Modemiste de son état, envoya hier à une liste choisie le message suivant :

"Slaut les Sarkozystes ! Alors, +140% d'augmentation de salaire pour Sarkozy ... pas mal ! En cette période de difficultés pour répondre aux promesses faites sur la pouvoir d'achat, ça fait mauvais genre ... ça en plus du reste ...une bonne gueule de bois ça se travaille ..."

A quoi je lui répondit aussitôt :

"Slaut Fred!

Du point de vu strictement managérial, il n'est absolument pas aberrant de payer le "boss" au moins au niveau du salaire de son DG. Ou alors commencez par vous insurger du salaire du premier ministre, honteusement payé lui aussi... au prix d'un cadre sup de Renault!


Ensuite, quand une entreprise va mal ou même tout simplement veut être plus performante, il lui arrive de recruter un nouveau patron en lui faisant un pont d'or à cause d'un principe simple: à part à Medecin du monde (et encore) et à l'Arche de Zoé, faire travailler des gens sans les rémunérer à hauteur de leur responsabilités ne produit pas de bons résultats. Si on considère bien sûr que se prendre des leçons de morale par Idriss Deby Itno est un bon résultat.

Or l'entreprise France a grand besoin d'améliorer ses performances et les 53% d'actionnaires qui ont voté pour le nouveau boss sont probablement assez d'accord pour qu'il soit payé à la hauteur des efforts que nous lui demandons d'engager. Et nous voulons du résultat. Certes en cinq ans et pas en cinq mois comme j'ai parfois l'impression que certains le demandent avec un réalisme bien français.

Paradoxalement, la philanthropie n'est pas ou on la croit être : pour faire le même boulot dans une boite qui compterai 60 millions de bouches à nourrir, gamins des employés inclus, demander 50 fois plus serait un début! Voici les salaire du top 10 des boss français en 2005, selon l'express :

John Schwarz (Business Objects) 26 382 683 €
Lindsay Owen-Jones (L'Oréal) 24 976 447 €
Bernard Arnault (LVMH) 12 989 958 €
Antoine Zacharias (Vinci) 11 772 364 €
Bernard Charlés (Dassault Systèmes) 11 713 561 €
Henri de Castries (Axa) 10 130 165 €
Arnaud Lagardère (Lagardère SCA) 9 815 706 €
Jean-Bernard Lévy (Vivendi) 6 045 594 €
Jean-François Dehecq (Sanofi-Aventis) 5 867 796 €
René Zingraff (Michelin) 5 759 857 €

Et ces mecs, pour compétents et responsables soient-ils, ont loin d'avoir en main comme Nicolas notre avenir, celui de nos parents, voir de nos enfants, (lesquels n'étants pas nés, un raccourci mal pris amènerai vite entre ses mains ce que tu sais). Non, 200 000 € c'est pas un pont d'or.

Je te vois venir :"la France c'est pas une entreprise". Faux. Et c'est précisément les raisonnements anti-économiques comme celui là qui créent les déficits abyssaux et motivent l'état d'esprit des fonctionnaires de la sncf qui trouvent que 160 000 cotisants pour 300 000 retraités ca ne vaut pas une petite rallonge de la durée de cotisation.


Pardon pour cette longue réponse à une question courte mais la façon dont on s'oppose actuellement en France, à coup de Voici, Gala et fiches de paie me laisse dubitatif... aucune contre-proposition sur la réforme des retraites, ni comment réussir l'augmentation du "pouvoir d'achat", aux abonnés absents dès qu'il s'agit d'économie mais alors les pompes de Rachida, les culottes de Cécilia, l'argent de poche du Nico qu'est-ce que ca fait causer!!!!

Dans Blood Diamond les personnages commentent les situations parfois surréalistes qu'on retrouve en Afrique d'un lapidaire "TIA", pour "This is Africa". Me voilà tenté de dire "TIF"...