vendredi, octobre 19, 2007

Enfer et porte d'Asnière

Le saviez-vous? Les lendemains de grève sont pire que les jours de grève eux-même. Ce matin je tente le même pari qu'hier : en quittant le montlignonais à 8h30 je pourrais être à mon meeting de 10h30, rue du Faubourg Saint-Honoré, à 10h30, voire avant. Hier, jour de grève donc, j'ai mis à peine plus d'une heure pour me rendre avenue du Maine qui est bien plus au coeur de Paris et mieux encore, en soirée j'ai mis 40 minutes entre mon bureau de Cergy et le 15ème arr. Donc ce matin je pensais plus à une formalité, quelques ralentissements ici et là, Clichy ferait sa difficile, la porte d'Asnière minauderait avant de s'ouvrir à moi.

Las! Après un temps interminable passé sur l'A15, 40 minutes pour traverser Clichy, et 25 minutes de siège à la porte d'Asnière, I gave up. Coup de fil à mes participants qui se trouvent avoir le même problème et report de la réunion à Lundi.

Mais. C'est tout de même incroyable qu'un pays aussi extraordinaire que la France soit si régulièrement abandonné à des mains qui n'ont toujours pas intégré la notion de marché, un pays où en écoutant Harlem Désir s'exprimer sur l'utilité de cette grève "préventive", j'ai été définitivement convaincu que la gauche libérale française n'est pas pour demain.

Un pays où des leaders syndicalistes s'imaginent encore que le futur est à l'Etat actionnaire et que ces voyous de patrons finiront par comprendre que c'est dans les bénéfices que l'entreprise réalise grâce au travail des salariés que se trouve la clé du financement des retraites et non dans l'allongement de la durée de travail.

Un pays où - asseyez-vous, voilà des chiffres - l'écart entre les primes perçues des 167 000 cotisants au régime de retraite de la SNCF et les pensions de ses ...306 000 retraités (!) doit être supporté par la nation.

Un pays ou ces papas cheminots après avoir paralysé le pays et obtenu que rien ne bouge, rentrent chez eux tranquillement le soir faire sauter leurs charmantes têtes blondes sur leurs genoux sans penser un seul instant qu'ils viennent en fait d'obtenir que la dette que leurs gamins auront a régler soit encore plus grande...

Et ces syndicats qui faute d'adhérents ne doivent leur survie qu'aux valises de billets de banque reçues tout à fait légalement - semble t-il - des organisations patronales dans la quasi-indifférence générale. On croit rêver. "Je suis fumasse" nous fit la Parisot. Coquine.