mardi, juillet 17, 2007

Du transport en agglomération

Au beau milieu de la nuit de vendredi dernier, vers 3/4 h du matin j'ai surpris l'installation des premiers Velib' de Paris :



Brillante initiative de la Mairie de Paris que je ne manquerai pas d'essayer à la première occasion. L'engin couleur gris souris a un design unisexe acceptable, un poids de 22 kg raisonnable pour un vélo qui connaîtra de nombreux utilisateurs pas toujours douillets et promet d'être disponible en quantité : 20 600 unités réparties dans 1 451 stations tous les 300 mètres dès décembre 2007.

Le dossier de presse ici

L'occasion d'ailleurs, puisqu'on ne me demande pas mon avis, de le donner sur la question des modes de transports en agglomération.

Je suis, chacun le sais, un automobiliste forcené. J'abats près de 50 000 km par an, ce qui n'est pas une contrainte pour moi car j'aime être au volant. Je profite d'ailleurs du temps passé derrière le cerceau pour me livrer à une autre activité: téléphoner. Tous ceux que je connais se sont déjà forcément entendu répondre un jour "je te rappele de la voiture".

J'évite presque de téléphoner en dehors de la voiture afin de ne pas perdre un temps précieux les yeux dans le vide ou interrompre une activité quelconque pour parler dans un combiné: je traite tout depuis la voiture. Je ne comprends pas d'ailleurs cette chasse au kit main libre qu'on nous promet, je ne vois pas en quoi parler à un interlocuteur par ondes est plus déconcentrant que parler à un passager de sa voiture qui vous distraira certainement même par ses mimiques qui vous feront rire en le regardant - donc sans regarder la route ou vous donneront envie de lui en coller une.

Ou alors il faudrait une loi qui interdise de tourner ou baisser la tête quand on est au volant. Et une autre qui interdise de parler à ses passagers. Et, ca va de soit, une autre qui punisse vertement les passagers qui adresseraient la parole au conducteur au mépris total de leur propre sécurité!

Bon arrêtons là, cette digression et revenons sur nos agglomérations et leurs tentatives de limiter le traffic. Des initiatives comme Velib' me paraissent intelligentes. Le Paris à vélo que connaîtront nos petits-enfants naît peut-être sous nos yeux.

En attendant j'ai du mal à comprendre le mal que se donne l'administration Delanoë pour empêcher les banlieusards de rentrer en voiture dans Paris et pis encore, d'y circuler, quand il n'existe pas ou peu de parkings aux abords de la capitale pour inciter lesdits banlieusards à y laisser leurs véhicules afin de rentrer dans Paris à pied et en transports en commun, voire en Vélib'.

Dans une ville de banlieue parisienne comme la mienne, vous devez laisser votre véhicule aux abords de la gare sur un parking payant et pour une durée limitée de surcroit. Donc vous payez le parking, vous payez le train, puis en rentrant, forcément après le temps limite de stationnement continu autorisé, vous récoltez une amende pour vous apprendre à essayer d'être un bon citoyen! Un non sens total.

Le réseau de transport urbain Parisien est dense et bien fourni, on continue de lui apporter des améliorations importantes, sur les déplacements interbanlieues par exemple ou sur la petite ceinture. Je suis loin d'être un adepte du tout faussement gratuit mais là il me semble que pour réussir son pari, l'agglomération Parisienne doit à présent réussir ses parkings : gratuits et nombreux aux abords des gares dans les villes de banlieue et aux portes. Après seulement on peut compliquer la vie des écervelés individualistes qui pénètrent tout de même la capitale au volant de leur véhicules personnels. Je ne serait même pas contre un péage urbain pour les calmer.

Avez-vous déjà été faire les magasins en voiture un samedi après-midi? Si vous avez vécu cet enfer, imaginez plutôt cette journée idéale, transportement parlant : vous quittez votre domicile Montlignonais un samedi matin, arrivez dans votre verdoyante gare de banlieue, y laissez votre véhicule aux soins de la municipalité pour la journée entière sans dépenser un scheckel. Muni de votre abonnement "TTTW" (Tous Transports Travail et Week-end) vous vous installez confortablement à bord du rapide en direction de Paris qui vous dépose à la porte Maillot 15 minutes plus tard. Là, vous empruntez le tramway transparisien qui traverse la capitale de part en part par sa surface et l'abandonnez au Tuileries. A la station Vélib' de cet arrêt, vous choisissez une machine et pédalez tranquillement dans le centre, interdit aux voitures non-commerciales en semaine jusqu'à 16h et le week-end...